Le droit à indemnité compensatrice de l’agent commercial en fin de contrat

L’agent commercial constitue un maillon crucial dans la chaîne de distribution des produits et services. Sa mission ? Représenter et promouvoir les intérêts de son mandant, souvent un producteur ou un distributeur, auprès d’une clientèle ciblée. Mais qu’advient-il en fin de contrat ?

Le statut de l’agent commercial est principalement régi par les dispositions du code de commerce, en particulier l’article L.134-12, qui consacre le droit de l’agent à une indemnité compensatrice en cas de fin de contrat. Cette indemnité vise à réparer le préjudice subi par l’agent du fait de la perte de la clientèle qu’il a contribué à développer.

Cet article dispose : « En cas de cessation de ses relations avec le mandant, l’agent commercial a droit à une indemnité compensatrice en réparation du préjudice subi. L’agent commercial perd le droit à réparation s’il n’a pas notifié au mandant, dans un délai d’un an à compter de la cessation du contrat, qu’il entend faire valoir ses droits. Les ayants droit de l’agent commercial bénéficient également du droit à réparation lorsque la cessation du contrat est due au décès de l’agent ».

Le montant de l’indemnité compensatrice :

Il n’existe aucune règle écrite mais l’étude de la jurisprudence nous révèle que le montant de cette indemnité est généralement équivalent à deux années de commissions, bien que ce montant puisse être ajusté en fonction de divers critères, tels que la durée des relations contractuelles et la contribution de l’agent au développement de la clientèle. Cette approche trouve son fondement dans l’objectif de compenser équitablement l’agent pour le travail fourni en faveur du mandant tout au long du contrat.

A noter cependant que la faute grave de l’agent commercial, c’est-à-dire celle qui porte atteinte à la finalité du contrat et rend impossible le maintien du lien contractuel, s’oppose au versement de l’indemnité compensatrice.

C’est notamment le cas lorsque l’agent commercial a violé son obligation de loyauté (Com. 29 juin 2022, n°20-13228)

Notification de la revendication de l’indemnité compensatrice :

Quant à la procédure de revendication de cette indemnité, il est essentiel que l’agent notifie son intention de faire valoir ses droits dans un délai d’un an suivant la fin du contrat. Cette notification ne requiert pas de formalisme particulier et peut être effectuée par l’intermédiaire des avocats des parties concernées. La Cour de cassation, aux termes d’un arrêt en date du 20 mars 2024 (Com. 20 mars 2024, n°22-22799), réaffirme cette flexibilité et encourage une approche pragmatique et accessible pour la sauvegarde des droits des agents commerciaux.

Que faut-il retenir ?

 

  • Quel est le droit principal de l’agent commercial en fin de contrat ?

L’agent commercial a droit, sauf faut grave, à une indemnité compensatrice pour réparation du préjudice subi dû à la perte de la clientèle développée.

  • Comment est calculée l’indemnité de fin de contrat de l’agent commercial ?

Le montant de l’indemnité est généralement basé sur deux années de commissions, ajusté selon les circonstances spécifiques de chaque cas.

  • Quelle est la procédure pour revendiquer l’indemnité de fin de contrat ?

 L’agent doit notifier son intention de faire valoir ses droits dans un délai d’un an après la fin du contrat, sans nécessité d’un formalisme spécifique.

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